Pleurer dans les bras de quelqu'un d'autre que mon doudou, c'est bien quelque chose que je pourrais ajouter aux exploits qui me semblaient hors de portée. C'est chaud. Une forme de douce chaleur se dégageait du corps de Satô venant caresser mes joues humides, un sentiment étrange s'éveillait en moi. Je me sentais stupidement bien, comme si je pouvais rester là pour l'éternité. Quoique, les hivers sont froids au Japon, et je n'ai pas de pull.

<< Bien ! Pour ton anniversaire, eh bien, je l’enregistrerais mentalement et on le fêtera ! Promis. Et même si tu le souhaites on pourra faire des activités ludiques de temps en temps... Un peu plus enfantines, de ton âge vois-tu ? J'ai beau avoir 16 ans, si cela peut te faire découvrir ce que tu as raté, je le ferais. Tu te dois d'être un petit garçon heureux. Je pense que tu aurai voulu une vie banale, je me trompe ? Alors je peux te l'offrir. Je ne te promets pas que mes efforts pour te donner ce que tu n'as jamais eu seront parfaits, mais j'espère qu'ils t'iront si tu les accepte. >>

Fêter mon anniversaire, jouer avec moi, s'occuper de moi... C'est une bien grande responsabilité pour un garçon de 16 ans. Je ne pouvais que me réjouir de ce qu'il disait, cependant, il avait des études, et il avait une vie. Peut-être qu'il me promettait tout ça dans l'instant, sous le coup de l'émotion, cependant, qui me dit qu'il n'aura pas oublié dans quelque jours ?

J'imaginais déjà tout ce que je pourrais faire avec lui. Aller au cinéma, à la salle d'arcade, on y ferait des courses de voitures, des jeux de hasards et d'adresse... J'avais bien envie aussi de faire du basket, dribbler, et faire rentrer le ballon dans le panier. Puis de la piscine, ça doit être trop cool de savoir nager.

Pour mon anniversaire, j'imaginais déjà tout ce qu'un enfant à peu près normal pouvait avoir. Un gâteau, des cadeaux, une journée entière à faire la fête. Ce que j'avais envie par dessus tout, c'était d'être entouré de gens.

Entourés de gens... Cela m'était actuellement impossible. J'aurais aimé aller à l'école, avoir des amis, jouer au ballon à la récréation, balancer des boulettes de papiers sur les autres garçons, voire même me trouver une amoureuse. Quoique, vu l'était dans lequel l'amour à laissé ma mère, je vais plutôt éviter d'aimer quelqu'un. Puis je suis trop petit de toute façon.

<< C'est bon , je comprend que tu en ai marre ... Une vie d'enfant comme ça ne doit pas être facile , si tu en a marre tu peux prendre repos dans ma chambre parfois , alors ne pleure pas ... >>

Je remonta alors ma tête vers lui, tentant tant bien que mal de sécher les larmes perlant aux coins de mes yeux.  

- Pour de vrai ? Puis, tu crois que je pourrais vivre avec toi ?

Cette question était sortie toute seule. Mais, elle résumait complètement ce que je souhaitais vivre, et était le seul moyen de devenir au autre petit garçon. J'avais envie de fuir ma mère, définitivement. Si je pouvais avec ça être logé, nourris et rencontrer des gens, alors je n'allais pas louper cette occasion. Satô m'avait ouvert une porte, et je m’empressai alors de la fermer à clé à double tour puis d'avaler la clé. Une fois à l’intérieur de cette vie à laquelle cette porte permettait d’accéder.